À propos —
Exposition produite par le Textile Museum of Canada, Toronto.
Le Musée d’art de Joliette accueille cet hiver une exposition de l’artiste canadienne Lyn Carter. L’artiste a établi un dialogue entre sa production contemporaine et les collections du Textile Museum of Canada, en mettant au centre de sa recherche le motif de la ligne et sa relation à l’espace et au paysage. Les structures de tissu et les dessins sur papier qui forment ce corpus sont à la fois inspirés de paysages ruraux, familiers de l’artiste, et des textiles traditionnels d’Afrique, du Japon, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud, présents dans les collections de l’institution torontoise.
Biographie —
Lyn Carter est une artiste canadienne qui vit et travaille près de Grand Valley, en Ontario. Elle enseigne la sculpture au Collège Sheridan et à l’Université de Toronto à Mississauga, dans le programme conjoint d’art et d’histoire de l’art. Elle travaille principalement la sculpture et le dessin et elle expose régulièrement ses œuvres au Canada et à l’international. En 2016, l’artiste a été invitée à exposer son travail à la Triennale d’art textile de Hangzhou, au Zhejiang Art Museum, en Chine. Ses œuvres font partie de nombreuses collections au Canada.
Mot de la commissaire —
Du nom de la route de campagne où Lyn Carter réside et travaille, 11th Line [11e Rang] présente une exploration du motif de la rayure, élément fondamental en design textile, et de sa relation graphique avec le paysage naturel et bâti. Les sculptures cousues d’une main experte par l’artiste, ses dessins sur papier et ses impressions numériques sur tissu sont des traductions poétiques des rythmes et motifs qu’elle contemple au quotidien dans l’espace et l’architecture vernaculaire qui l’entourent. Pour préparer cette exposition, l’artiste a fouillé dans la collection internationale du Textile Museum of Canada à la recherche de textiles illustrant l’organisation spatiale complexe des lignes, des bandes et des rayures.
Lyn Carter fait librement usage de procédés et de matériaux variés. Elle associe travail à la main et procédés numériques afin de créer des formes multidimensionnelles. Elle imprime des maquettes de plastique en 3D pour des projets de sculpture in situ et transpose numériquement des dessins délicats sur de larges textiles industriels. Ces moyens de production élaborés offrent des modes de traduction visuelle et matérielle s’accordant bien avec les techniques manuelles de dessin et de sculpture qui sont au cœur de sa pratique artistique.
Bien entendu, les arts visuels ne sont pas le seul domaine où l’on marie les nouvelles technologies et le fait main pour dépasser les limites de l’imagination et du travail humains. Dans les champs de culture, on recourt de plus en plus souvent, pour creuser les sillons, à des tracteurs équipés de dispositifs GPS (géolocalisation par satellite) qui permettent un degré de précision et d’efficience sans précédent. Leurs tracés extraordinairement réguliers, omniprésents dans le paysage rural, les bordures floues des parcelles et les méandres des chemins de campagne ont inspiré l’artiste et nourrissent ses images ondoyantes.
Fruit d’un parcours s’échelonnant sur une trentaine d’années, le travail de Lyn Carter associe art et artisanat, spécificité des lieux et formes sculpturales dans le but de modeler un nouveau territoire imaginaire. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions au Canada et à l’étranger et se retrouvent dans des collections publiques et privées partout en Amérique du Nord.
L’exposition a été organisée par le Textile Museum of Canada avec le soutien du Anne Angus Contemporary Program Fund.