À propos —
Cette année marque le centième anniversaire de naissance de Marcelle Ferron (1924-2001), femme d’exception guidée par une force vitale et un idéal de liberté sans égal. Inspirante et humaine, elle a fait de sa vie un espace de liberté qui lui a permis de mettre pleinement à exécution sa vision unique et innovatrice de l’art non figuratif. Féministe, indépendantiste et croyant au rôle social de l’artiste, Marcelle Ferron a édifié une œuvre toujours abstraite et très personnelle.
Le MAJ présente douze œuvres de Marcelle Ferron tirées de sa collection permanente. L’accrochage respecte la chronologie de création des œuvres afin de permettre aux publics de suivre l’évolution stylistique de l’artiste au cours des cinq décennies de sa carrière. Sa pratique est divisée en deux segments. Cette séparation correspond à ce moment où elle arrête presque complètement de peindre entre 1966 et 1973. Pendant ce hiatus, elle s’est consacrée à l’intégration de l’art à l’architecture par la réalisation de verrières monumentales.
Ainsi, les œuvres de la première partie témoignent de ses débuts en tant qu’artiste, d’avant même le manifeste Refus global (1948) et de son séjour en France qui dura treize ans. La seconde revisite des passages de ses trente dernières années, longue période traversée par un intérêt pour l’art calligraphique et la transparence acquise lors de ses travaux à partir du verre qu’elle transposera en peinture.
Par rapport à l’histoire du collectionnement d’œuvres de Marcelle Ferron au MAJ, l’arrivée de la première œuvre dans la collection du Séminaire de Joliette, l’ancêtre du Musée, s’est produite en 1969 grâce à un donateur privé. La seconde arrivera dix ans plus tard par achat, rare acquisition réalisée par le Musée au cours de son histoire. Ce geste témoigne de l’importance que représentait l’art de Ferron à l’époque. Enfin, la grande majorité des œuvres aujourd’hui exposées ont été offertes en don au courant des dix dernières années.
Le corpus d’œuvres ici rassemblé représente l’étendue et la variété du legs pictural de cette grande artiste de la couleur et du geste. Les œuvres rendent compte du passage dans son travail de la noirceur à la lumière ainsi que de l’évolution de la construction de l’espace du tableau par l’entremise d’une pléthore de nouvelles possibilités à la fois centrées sur la couleur, les masses, la transparence et la ligne.
Biographie —
Marcelle Ferron cosigne le manifeste Refus global en 1948. Elle s’impose comme l’une des plus importantes artistes de la modernité québécoise et de l’abstraction. Elle quitte le Québec en 1953 avec ses trois filles et s’installe à Paris. Durant ce séjour de treize ans en France, elle s’initie au travail du verre. En 1961, elle remporte la médaille d’argent à la Biennale de Sao Paulo au Brésil. De retour au Québec en 1966, elle prend activement part à la démocratisation de l’art et réalise d’imposantes verrières, dont la plus célèbre est sans conteste celle de la station Champ-de-Mars du métro de Montréal (1968). Au cours de sa carrière, elle participe à de très nombreuses expositions à travers le monde.
Cette exposition est organisée dans le cadre du 100e anniversaire de naissance de l’artiste et est rendue possible grâce à l’organisme Les Amis de la place Marcelle–Ferron.
Image à la une :
Dans l’atelier de Clamart (France) vers 1959. © Succession Marcelle Ferron