Meryl McMaster. Bloodline [Liens du sang]

Commissaires : Sarah Milroy, conservatrice en chef, Collection McMichael d’art canadien et Tarah Hogue, conservatrice (art autochtone), Remai Modern

Du 10 février 2024 au 12 mai 2024

À propos —

Voix majeure de l’art actuel, Meryl McMaster (née en 1988) réalise des autoportraits photographiques qui explorent ses liens de filiation avec ses ancêtres cri·e·s des plaines/siksika et britanniques/néerlandais·e·s. Ses premières créations, dont certaines sont présentées dans cette exposition, insufflaient une touche contemporaine à des représentations historiques de personnages autochtones, alors que d’autres suggèrent une réappropriation imaginaire du territoire, s’articulant autour de mises en scène oniriques. Les costumes élaborés qu’elle revêt, confectionnés de sa main, reflètent la mixité de ses origines tout en faisant souvent écho à des vêtements historiques et à des tenues cérémonielles.

Pour réaliser ses œuvres récentes, Meryl McMaster s’est prise en photo sur le territoire d’appartenance de la famille de son père, un Cri des plaines de la nation Red Pheasant, établie dans la région centrale de la Saskatchewan. Ses nouvelles œuvres tissent un lien temporel entre les trois générations de femmes remarquables cries des plaines et métisses qui précèdent l’artiste dans sa lignée familiale. « Même si nous ne saurons peut-être jamais qui étaient nos ancêtres dans leur vérité propre, croit‑elle, nous pouvons quand même conserver leur souvenir proche de nos cœurs ». Devenue mère à son tour, l’artiste continue de fouiller les racines de son identité culturelle, élargissant pour la toute première fois, à l’occasion de la présente exposition, sa pratique au médium filmique.


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Biographies —

Meryl McMaster crée des autoportraits photographiques oniriques qui traversent les échelles de temps, mêlant les moments, les durées de vie, les générations et les ères géologiques. S’inspirant de son ascendance nēhiyaw (Cri des plaines) et euro-canadienne, elle construit des scènes spécifiques au site avec des habits qui nécessitent un travail intensif. La pratique de McMaster renforce les intersections entre les expériences réelles et imaginaires, dans l’espoir de mieux se comprendre, de mieux comprendre notre histoire, notre lignée et un monde plus qu’humain. Le travail de McMaster a fait l’objet d’expositions individuelles à l’Urban Shaman, Winnipeg (2021), au Musée McCord Steward, Montréal (2021), à la Maison du Canada, Londres (2020), à l’Ikon Gallery, Birmingham (2019) et au Centre de l’image, Toronto (2019). McMaster a été présélectionnée pour le prix New Discovery des Rencontres d’Arles (2019), a reçu le Scotiabank New Generation Photography Award (2018), le REVEAL Indigenous Art Award (2017) et le Eiteljorg Contemporary Art Fellowship (2013).

Sarah Milroy est conservatrice en chef à la Collection McMichael d’art canadien à Kleinberg, en Ontario, le seul musée du Canada consacré exclusivement à l’art canadien et autochtone, et co-conservatrice de l’exposition Meryl McMaster: Bloodline [Liens du sang]. Auparavant, Milroy a été rédactrice en chef et éditrice du magazine Canadian Art et critique d’art principale du Globe and Mail. Ses principales expositions itinérantes comprennent From the Forest to the Sea: Emily Carr en Colombie-Britannique (2010), David Milne: Modern Painting (2018) et Uninvited; Canadian Women Artists in the Modern Moment (2021), une exposition historique sur les femmes artistes canadiennes et autochtones de l’entre-deux-guerres. En 2020, Milroy a été nommée membre de l’Ordre du Canada.

Tarah Hogue est conservatrice de l’art autochtone au Remai Modern et co-commissaire de l’exposition Meryl McMaster: Bloodline [Liens du sang]. Parmi ses expositions récentes, citons Storied Objects: Métis Art in Relation (2022) avec la conseillère d’exposition Sherry Farrell Racette, Adrian Stimson: Maanipokaa’iini (2021), et An apology, a pill, a ritual, a resistance (2021), co-commissariée avec Aileen Burns et Johan Lundh. Elle a précédemment occupé des postes à la Vancouver Art Gallery, à la grunt Gallery, à l’Art Gallery of Greater Victoria et à la Morris and Helen Belkin Art Gallery. Originaire de Red Deer, en Alberta, à la frontière entre les territoires des traités 6 et 7, elle est d’ascendance métisse et coloniale. Hogue est citoyenne de la Nation métisse de la Saskatchewan et membre du Gabriel Dumont Local #11.


Cette exposition est produite et mise en circulation par la Collection McMichael d’art canadien en partenariat avec Remai Modern. Avec le soutien de Hatch, du Scotiabank CONTACT Photography Festival et de Superframe.


Images à la une :

Meryl McMaster, Edge of a Moment, 2017. Impression giclée sur papier mat supérieur, 152,2 x 239,8 cm. Photo : Romain Guilbault

Meryl McMaster, WE CAN HEAR YOUR HEARTBEAT, 2023. Vidéo, 9 min 48 s. En collaboration avec David Hartman. Photo : Romain Guilbault

Meryl McMaster, The Grass Grows Deep, 2022. Impression giclée, 101,6 x 152,5 cm. Photo : Romain Guilbault

Vue de l’exposition Meryl McMaster. Bloodline au Musée d’art de Joliette. Photo : Romain Guilbault

Meryl McMaster, Every Path Tells, 2022. Impression giclée, 101,6 x 152,5 cm. Photo : Romain Guilbault

Meryl McMaster, Wind Play, 2012. Impression numérique chromogène, 91,4 x 91,4 cm. Avec l’aimable permission de l’artiste, la Stephen Bulger Gallery, et la Pierre-François Ouellette art contemporain