Moe Piuze. J’aurai cherché partout

Commissaire : Maéli Leblanc-Carreau

Du 11 février 2023 au 30 avril 2023

À propos —

Les bouleversements que nous expérimentons au quotidien de manière individuelle et collective nous incitent à redéfinir continuellement nos schèmes de pensée. Dans cette perspective, Moe Piuze s’est construit par l’entremise d’une technique d’autohypnose – capacité autosuggérée de modification de conscience entre l’éveil et le sommeil permettant d’accéder aux ressources inconscientes de l’esprit – un atelier idéal dans lequel il lui est possible de restructurer ses anxiétés, ses idées et autres aspects de son existence. C’est donc dans cet état au seuil de la réalité et de l’imaginaire que Piuze a d’abord dessiné la série de personnages-paysages-ateliers qui composent l’exposition J’aurai cherché partout.

Ces esquisses sont ensuite agrandies et reproduites, en conservant la spontanéité du trait de départ, au moyen d’une juxtaposition intuitive de larges champs colorés, de photographies de paysages ainsi que de divers matériaux parfois neufs ou récupérés dans son atelier (réel), tels que du bois et du plexiglas. Alors que les photographies de vagues et de l’océan reflètent un espace ouvert et mémoriel possédant plusieurs lignes de fuite, la planéité et les textures brutes du bois créent un contraste et ramènent le regard au premier plan favorisant ainsi les narrations multiples.

En résultent des œuvres à la fois picturales et sculpturales au vocabulaire visuel succinct – une main-scie, un pied nu, un carré, un rectangle, un triangle, une arche, un tenon et une mortaise. Ces formes géométriques, abstraites et anthropomorphiques incarnent la notion du corps-maison-paysage au centre de la démarche artistique de Piuze. Le corps, la maison et le paysage sont en effet des symboles récurrents dans son travail. Ils lui permettent de représenter son identité plurielle (fils, frère, père, partenaire, citoyen, artiste, etc.) évoluant au sein d’un enchevêtrement de conditions sociales en perpétuelle transformation.

Exposés dans les aires de circulation du Musée d’art de Joliette, ces êtres imposants – matérialisation du territoire inconscient de l’artiste – s’intègrent à l’architecture de l’établissement. Leur présence participe à leur façon au vivre-ensemble du lieu. Qu’il s’agisse du meilleur endroit où travailler, du meilleur dessin ou du meilleur matériau, J’aurai cherché partout suggère la nécessité pour Piuze de se bricoler une vie, réelle comme imaginaire, habitable et bonne.


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Biographie —

Moe Piuze se définit comme un chercheur-bricoleur. Son parcours artistique, échelonné sur plus de 15 ans, est fait d’incursions dans plusieurs disciplines (performance, vidéo, photographie, peinture). Il qualifie le jeu d’assemblage en techniques mixtes qui caractérise sa production actuelle, comme la « clef de voûte » de son projet de maîtrise en arts visuels (UQAM, 2020). Ses œuvres font partie de collections publiques et privées et ont été présentées au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Piuze est également boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. Il vit et travaille à Rawdon.


L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien.


Revue de presse

L’Action, « Voyage au cœur de l’intériorité de Moe Piuze », Élise Brouillette, 19 avril 2023


Images à la une :

Vues du vernissage d’hiver-printemps 2023 au Musée d’art de Joliette. Photo : Romain Guilbault